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Actualités et évènements

Starting from the vine, Plumettaz has made a name for itself by connecting the whole world.

Partant de la vigne, Plumettaz s’est fait un nom en connectant le monde entier.


À Bex, l’entreprise a imposé ses machines sur tout le globe pour la pose de câbles de télécommunication. Elle vise aujourd’hui le secteur de l’énergie.

En bref:

• L’entreprise centenaire Plumettaz, basée à Bex, exporte ses machines d’installation de câbles dans 90 pays.

• La société chablaisienne a révolutionné le secteur avec son système jetting pour la pose souterraine.

• Les nouvelles machines intelligentes s’adaptent automatiquement aux difficultés des tracés de câblage.

Méconnue du grand public, l’entreprise centenaire Plumettaz contribue pourtant à l’expansion des télécommunications dans le monde entier. C’est en effet depuis la zone industrielle de Bex que partent chaque année des machines, commercialisées sous la marque Plumett, qui permettent l'installation de câbles souterrains. Cette domination planétaire, dans un marché ultraspécialisé, découle d’une histoire qui commence dans la viticulture vaudoise. La marque Plumett se révèle dans une quantité de secteurs qui touchent les foules, comme ses treuils qui permettent aux dameuses d’entretenir les pistes de ski dans des pentes vertigineuses. Et les barrières des passages à niveaux sont animées par l’entreprise chablaisienne, qui fabrique tout - ou presque - dans son atelier de quelque 2000 mètres carrés. Reste que son cœur de métier est le secteur des télécommunications avec des machines qui excellent dans la pose de câbles. Une excellence reconnue dans plus de 90 pays que l’ambitieuse centenaire entend appliquer également au déploiement de câbles électriques.

L’innovation au cœur de l’ADN de Plumettaz

Plumettaz est toutefois née à Vevey, en 1923. «Au tout début de son histoire, elle était un sous-traitant de Nestlé, raconte son directeur général, Philippe Prat. Le fondateur, Emile Plumettaz, a rapidement déposé quelques brevets pour des machines, comme un dénoyauteur de cerises.» Mais ce sont les travaux de la vigne qui feront sa renommée: les vignerons ont adopté le treuil motorisé développé pour eux en 1930 afin de faciliter le travail de la terre. Quelque 3500 machines seront vendues ici et au-delà des frontières.

Mais le cœur de métier de l’entreprise se développera à la moitié du siècle dernier, avec la fabrication d’équipements pour la pose de câbles souterrains. Un secteur où Plumettaz a su innover en inventant le jetting, un système qui permet de pousser les câbles par une injection d’air ou d’eau et qui réduit les efforts mécaniques. Les contraintes mécaniques font d’ailleurs l’objet d’une base de connaissances sur le site internet de Plumettaz , qui permettent de comprendre les forces à l'œuvre dans cette activité. Des équations que l’entreprise exploite au format numérique. «Les simulations informatiques avec notre propre logiciel permettent de garantir la mise en œuvre d’un projet, dit Philippe Prat. C’est particulièrement important dans le domaine de l’énergie où les câbles coûtent une fortune.»

Innovation et digitalisation de la mécanique

Cette phase de digitalisation des équipements est en cours depuis quelques années, permettant d’exploiter les données produites. «Nous avons été les premiers à proposer à Deutsche Telekom un rapport automatique de pose au travers de nos machines», dit Philippe Prat. La pratique est rapidement devenue un standard.

Le directeur avance une autre innovation: «La dernière machine que l’on a produite est «intelligente» et sait, tout comme le ferait un installateur expérimenté, s’adapter aux difficultés du tracé lors de la pose d’un câble. Cela répond au besoin de combler le manque de personnel sur les chantiers.» C’est que le secteur n’est pas exempt de difficultés. «La dualité entre la Chine et les États-Unis et les différents conflits à travers le monde ont rendu le commerce plus difficile qu’avant, déplore Philippe Prat. Avec des domaines critiques tels que les télécommunications et l’énergie, et le protectionnisme qui les accompagne, nous sommes contraints à des choix qu’on aurait préféré éviter de faire.» La filiale chinoise de Plumettaz a ainsi été fermée au moment de la pandémie.

Si l’ouverture d’une filiale aux États-Unis en 2019 est payante aujourd’hui, l’entreprise a dû redimensionner ses équipes à Bex. Philippe Prat ne dévoile pas le nombre de licenciements intervenus en 2024. «Plumettaz n’est plus une entreprise familiale, qui peut choisir de faire le dos rond lorsque les affaires vont moins bien, explique-t-il. Notre univers financier est exigeant et notre actionnaire attend des résultats.»

Désormais en mains de la société d’investissement Invision, Plumettaz parie toujours sur son atelier de Bex. Les machines dernier cri y fabriquent les pièces nécessaires à ses différentes activités. «Il y a toujours un moment où l’on se dit qu’il faudrait rationaliser davantage notre gamme de produits, dit Philippe Prat. Mais les différents domaines d’activité qui composent Plumettaz permettent aussi de compenser les vagues et maintenir notre outil de production.»

Article publié dans le "24 heures"